FACE A
01. La nuit transfigurée
02. Le prophète aux yeux de suie
03. Dans l'abime des souvenirs érodés
FACE B
04. Mgehye'lloig ng ah'lloigshogg
05. Hurlements en faveur du ver blanc
06. Dans l'abime des souvenirs putréfiés
07. Le Privilège des morts
08. Coda: Pourriture céleste d'une dimension agonisante
Errances fanées d'un marcheur solitaire à travers une nuit sibylline. Puis, peu à peu, les frontières invisibles se disloquent autour de lui. La réalité devient écho lointain et purulent, grugé de l'intérieur par cet ailleurs indomptable annoncé par le chaos rampant... La noirceur originelle ; opaque et avide ; celle d'avant que le temps soit temps. Elle envahit tout, désagrège, altère, empoisonne, contamine...
Le marcheur déambule à tâtons dans ce qui était son quartier, maintenant transfiguré. Tous les bâtiments environnants sont en train de changer de forme (de la plus grotesque des façons). C'est comme si toute la ville se faisait ré-ériger selon les désirs frelatés d'un architecte dément qui n’avait aucune idée de ce qu’étaient les angles, ni la perspective...
Les murs des maisons, autrefois en pierre, semblent être en chair… une chair grise-rosâtre, chaude et malade, fissurée, sanglante, avariée. Des murs couverts de plantes grimpantes biscornues, ne ressemblant à aucune végétation terrestre connue... Quand les fenêtres de ces demeures vivantes (mais agonisantes) s'ouvrent sous les assauts incessants d'un vent gémissant, on entend les hurlements pétrifiants provenant de l'intérieur. Des cris de souffrance et d'expiation. Et aussi ces espèces de ricanements gélatineux sous-jacents...
La ville n'est plus qu'une énorme plaie ouverte et infectée. Les panneaux qui indiquaient autrefois le nom des rues arborent maintenant des noms écrits dans une langue inconnue (“ph'nglui mglw'nafh”, “wgah’nagl fhtagn”).
Puis, la rue elle même commence à courber… à se fendre. Il y a quelque chose en dessous qui grouille. Quelque chose qui ne demande qu'à sortir. Le béton vole alors en éclat, laissant apparaître le ver blanc, gigantesque, nervuré, suintant et luisant d'une étrange luminosité blafarde.
Des gens avec le visage tuméfié, la chair fondante, les yeux coulants, se mettent à sortir des maisons délabrées… ils forment un cercle autour du ver, gesticulent, dansent approximativement, chantent dans une langue impossible, s’arrachent des bouts de peau (qu'ils dévorent en gloussant), se prosternent devant leur nouveau Dieu.
Et dans un ciel de plus en plus affolé, les étoiles meurent une à une.
INSPIRATIONS (outre Lovecraft) :
Les sorties des label Moonworshipper, Voldsom et Gondolin
J.S. Bach, Angelo Badalamenti, Brian Eno, Current 93, Nurse with Wound, Halo Manash, Troum, Burzum, Mortiis, Throbbing Gristle, Luc Ferrari, William Basinski, MZ.412/Nordvargr, John Carpenter, Sunn o))), Eliane Radigue, Old Sorcery, Harold Budd, Wydraddear, Old Nick, Åke Hodell, Pauline Oliveros, Valarian, Mica Levi, Ithildin, Clara Rockmore, Moëvöt, Steve Roach, Trollmann Av Ildtoppberg, la nouvelle "Crouch End" de Stephen King, "La maison au fond de l'impasse" de Frédérick Durand, "La Maison des feuilles" de Mark Z. Danielewski, "La Cité Oblique" de Ariane Gélinas et Christian Quesnel.
Et mes cauchemars, source renouvelable d'extase infinie.
REMERCIEMENTS :
- Céline, de m'aimer et me supporter comme je suis (avec ma musique "qui fait un peu peur", mes obsessions et mes nombreux travers).
- Pierre et Guillaume ; pour avoir cru en mon projet d'anti-musique singulièrement hideux.
- Isabelle Clermont ; pour avoir pris le temps, pour tes commentaires et tes encouragements.
- un merci particulier à l’intendant suprême des orgues désincarnés, Yannick Valiquette, sans qui ce Necronomicon sonore n’aurait jamais pu voir le dernier des jours.
COPIES PHYSIQUES DISPONIBLES VIA LES CASSETTES MAGIQUES :
lescassettesmagiques.bandcamp.com
released January 22, 2024
UgUrGkuliktavikt : Tout et Rien.
N'Guillllautulzhe P. Wgaidh-Azishtinier : rêves et désillusions sur papier
Ka-Yathaubbi-Pierrrrre-Shah-Wenek-BrouKadaoth : Mastering des abysses